Première exposition personnelle –
JULIAN SIMON
OVEREXPOSURE
Du 23 novembre au 22 décembre 2018
Vernissage jeudi 22 novembre 2018 de 18h à 21h
À l’ère de l’hyper-connectivité, de la surexposition et de la surconsommation d’images, où des millions de photographies sont prises tous les jours, dont la plupart sont supprimées, ou même jamais regardées ; Julian Simon s’intéresse aux photographies habituellement négligées et oubliées, et les transpose librement sur toile à la manière des grands peintres.
Principalement prises à la volée avec un appareil photo jetable lors de virées nocturnes, les photographies prises et choisies par Julian Simon sont souvent mal cadrées; parfois floues ou surexposées, capturant ainsi des aberrations chromatiques ; et agrémentées de temps à autre de l’ombre distinctive d’un doigt devant l’objectif de l’appareil.
Une fois son sujet sélectionné, l’artiste travaille ensuite selon une technique proche du fa presto, une pratique originaire du 17ème siècle en Italie, qui consiste à peindre rapidement, sur un fond préalablement coloré, afin d’obtenir un résultat spontané et expressif. Il commence ainsi par préparer ses toiles d'une imprimatura, un léger voile de peinture colorée, qui apportera une certaine lueur à ses œuvres. Julian Simon retranscrit par la suite, sans dessins préparatoires préalables, et en une multitudes de fines couches de peinture à l'huile, ses images argentiques.
Dans un souci de réalisme et inspiré par la célèbre palette limitée d’Anders Leonard Zorn (1860-1920), l’artiste n’utilise dans ses peintures que sept couleurs : le noir, le blanc, l’ultramarine, l’ocre jaune, la terre de Sienne brûlée, la terre d’ombre brûlée, et l’alizarine cramoisie. Ces couleurs lui permettent en effet de dépeindre avec une grande précision les tons de chairs et de lumières qui lui sont particulièrement chers.
Julian Simon offre ainsi un regard réaliste et décalé sur la « génération Y », en immortalisant sur toiles des instants oubliés de lâcher-prise et de partage.
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Les mystérieuses nuits de Julian Simon
« L'archivage de photos aléatoires, prises lors d'une soirée qui a mal tourné, tel est le point de départ de l'artiste allemand Julian Simon qui se place au croisement des deux influences américaines. Celle du peintre Eric Fischl avec sa scénographie sarcastique et celle de photographe underground Dash Snow, sincère au bord de la folie. La série des nouvelles toiles de Simon est présentée dans la GALERIE CHLOE SALGADO.
Les personnages, brûlés par la lumière venue de l'extérieur, prennent des drogues, urinent ou, inconscients dans l'ivresse, sont allongés à même le sol. Où précisément ? Dans quel pays, quelle ville et quel quartier ? Qui sont ces gens ? D'où provient l'éclairage ? Du flash d'appareil photo, utilisé par un pote qui a perdu le contrôle de ses actions ? Ou de la lampe de poche d'un policier ? Julian Simon est un chroniqueur de la grande incertitude de nos jours. Le choix de la peinture, plus qu'inattendu dans la représentation de ce genre de sujets, crée une distance entre spectateur et personnages, permettant à ce premier de réfléchir sur leur condition, plutôt que de ressentir les émotions pour eux, comme ce serait le cas s'il s'agissait de photos documentaires. »
Nikita Dmitriev
Extrait de Paris est une fête inattendue pour la nouvelle garde de la peinture figurative, 2018, LeFigaro.fr.