Exposition collective -
RÉUNION SUR CELLULOSE
Du 10 septembre au 16 octobre 2021
Vernissage le 9 septembre 2021 de 18h à 21h
Vue de l'exposition Réunion sur cellulose, GALERIE CHLOE SALGADO, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
10 rue Rampal, bis, Côme Clérino, céramique, émail, bois, papier, crayons de couleur, feutres, crayon, acetone et résine époxy, 30 x 36 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
6960 rue Hutchinson, Côme Clérino, céramique, émail, bois, papier, crayons de couleur, feutres, transfert et résine époxy, 30 x 36 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
TWSP: prints, Hugo Avigo, 25 impressions jet d'encre sur papier, clous et cadre de l'artiste, 148,5 x 210 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Vue de l'exposition Réunion sur cellulose, GALERIE CHLOE SALGADO, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Juin, la langue et nous-même, 2, Camille Benarab-Lopez, polycarbonate, impression jet d'encre sur papier, résine polyester, sérigraphie et acier, 45 x60 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Juin, la langue et nous-même, 1, Camille Benarab-Lopez, polycarbonate, impression jet d'encre sur papier, résine polyester, sérigraphie et acier, 45 x60 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Vue de l'exposition Réunion sur cellulose, GALERIE CHLOE SALGADO, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Sans titre (Incendio 1), Lulù Nuti, pastels sec, fusain, papier, cuivre et béton, 25 x 27 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Sans titre (Incendio 2), Lulù Nuti, pastels sec, fusain, papier, cuivre et béton, 29,5 x 19,5 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Vue de l'exposition Réunion sur cellulose, GALERIE CHLOE SALGADO, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Through the thick of her bush, Amanda Moström, laine d'alpaga, bois, toile, impression jet d'encre sur papier, soie et paille, 39 x 52 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Sewing Machine II, Stevie Dix, crayons de couleur sur papier et bois, 30,5 x 25,5 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
Sewing Machine 3, Stevie Dix, crayons de couleur sur papier et bois, 32 x 27 cm, 2021 - Photo : Grégory Copitet © GALERIE CHLOE SALGADO
« Pourquoi s’attacher au papier ?
Pourquoi s’attacher à ces fragments de vie ?
On les conserve, on les garde précieusement comme des reliques, on les range.
On crée des boites, on les numérote, on les date, on les accumules sans jamais les réouvrir.
Le papier, ce médium dont la disparition a pourtant été tant de fois annoncée. Le papier, ce médium critiqué et décrié depuis des décennies, mais qui finalement reste et traverse les époques.
Un proche qui nous quitte, une odeur qui s’estompe, un son qui s’atténue, un visage qui se trouble, un prénom qui s’oublie, un paysage qui s’efface ; alors on s’accroche aux morceaux de papier, ultimes repères, comme pour se refuser l’oubli. Témoins physiques pour certains, souvenirs rassurants pour d’autres, on s’accroche à ces morceaux de passé comme pour ne pas laisser filer le temps qui passe.
Échos d’intérieurs ou d’extérieurs, ces fragments de temps nous emmènent dans le confort d’une scène domestique. Le papier c’est une maison que l’on se crée, que l’on décore pour s’entourer ; les objets du quotidien permettant des points d’ancrage familiers et rassurants. Mais fragmentés, ils ne se montrent jamais dans leur intégralité : un souvenir de voyage, des morceaux de paysages, urbains comme naturels, qui permettent l’évasion lorsque celle-ci n’est plus possible, mais qui semblent également pouvoir disparaître à tout moment.
Troubles ou transparents, ces fragments de mémoire se voilent puis se dévoilent comme des souvenirs d’enfance. Et puis d’un coup, ces souvenirs que l’on pensait intimes et personnels, apparaissent soudainement comme aliénés. Réappropriés, ils ne nous appartiennent plus, comme un album photo dont on aurait oublié le nom des protagonistes. Il n’en reste pas moins des visages, des présences, des apparitions joueuses, créations d’univers oniriques parfois, comme pour vaincre la solitude et le temps qui passe.
La GALERIE CHLOE SALGADO rassemble ici ses artistes, sa famille, témoins d’une génération qui, trop longtemps séparée, s’est tardée de se retrouver et de se réunir à nouveau ; et les invite à travailler le papier, comme pour briser le numérique, trop longtemps vecteur de tous liens, et créer des artefacts tangibles afin de contrer l’oubli.
À l’image de nos liens qui ont été rompus puis réparés, liés puis déliés, le papier se déchire mais se recolle ; il embellit, soutient et protège. Produit de la cellulose et réappropriable à l’infini, et il permet à chacun de se créer un témoin de son temps. »
Margaux Salgado
Co-commissariat et texte